Le secteur hôtelier semble en plein essor. L’inauguration du Royal Oasis la semaine dernière a été comme un signal de départ pour annoncer un nouveau courant dans l’idée de faire d’Haïti une destination touristique prisée. Certes, nous avons une culture exceptionnelle et l’avantage d’habiter une ile exotique mais des personnes avisées ont compris qu’il fallait plus que ça pour attirer le « blanc » chez nous. La grande ouverture de l’hôtel Oasis a donc donné un aperçu de quoi devrait avoir l’air « l’Haïti de demain », pour reprendre les propos de Jerry Tardieu ; un pays de la Caraïbe assez fragile cherchant son chemin à tâtons vers la voie du développement mais très ambitieux et n’ayant rien à perdre en faisant le pari de se redresser par les investissements de son élite. Après qu’Oasis ait donné le ton récemment et que la maquette du Marriott présenté hier nous fasse rêver, l’édifice du Best Western, les projets d’agrandissement d’El Rancho et les investissements hôteliers approuvés pour l’année laissent présager une croissance certaine de ce secteur pour les trois ans à venir.
Le plus intéressant dans toute cette perspective est d’évaluer l’effet domino autour de ces investissements. On entend par là les opportunités économiques et les besoins en infrastructures qui vont naitre autour de ces hôtels. Il est clair que la commune de Pétion-Ville va croitre significativement avec la présence du Royal Oasis et du Best Western. En premier lieu, cela doit inciter la mairie de créer un plan d’aménagement de la zone et d’établir une politique d’assainissement afin d’entretenir cette image prestigieuse que lui apporte ces hôtels de classe internationale. En d’autres termes, il faudrait appliquer des normes standards pour les futurs bâtiments en construction, réparer les routes en mauvaises états, circonscrire les détaillantes dans des endroits prévus à cet effet, gérer les détritus et aussi, assurer la sécurité du monde fréquentant la commune. Ce sont autant de dispositions à prendre pour garantir et pérenniser un développement durable de la localité.
La mairie de Pétion-Ville doit, de ce fait, élaborer un plan stratégique sur les infrastructures à mettre en place en vue de profiter au maximum de cette croissance. L’application d’un tel plan impliquerait à repenser beaucoup de choses à plusieurs niveaux. La préoccupation qui surgira tôt ou tard concerne la circulation autour de ces bâtiments. Et Pas seulement du côté de Pétion-Ville, à l’avenue Panaméricaine (adresse de l’hôtel Oasis) ou aux angles de la Rue Louverture et de la Rue Geffrard (adresse du Best Western). La commune de Turgeau aura aussi à confronterde graves problèmes d’embouteillage avec l’installation du Marriott dans un lieu déjà très fréquentée par les automobilistes. On peut néanmoins souhaiter que Tugeau Développment S.A. ait identifié cette variable externe dans le choix du positionnement de l’hôtel et qu’indirectement ou non, ils vont participer à l’expansion des principales routes d’accès à l’immeuble : l’Avenue Jean Paul 2 et l’Avenue Martin Luther King.
Pour les particuliers, notamment pour les entrepreneurs et homme d’affaires, la proximité avec ces hôtels pourraient apporter un regain d’activités à leurs entreprises. Bien sûr, à condition que ces derniers innovent et offrent un service international, c’est-à-dire alliant rapidité, efficacité et courtoisie. En peu de mots, se trouver dans l’entourage de ces hôtels présentent des perspectives intéressantes où chacun pourrait en tirer profit.
Raoul Molière Amisial