Gare routière: Pétion-Ville en a besoin

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Frère, Aviation, Jacquet, Delmas, Bourdon, Canapé-Vert, Thomassin-Fermathe, Désiré, Kenscoff, Girado ; sur un rayon de moins de 300 mètres situé dans un axe stratégique de la commune de Pétion Ville, on peut énumérer environ 10 aires de stationnement. Une commune qui a déjà vu sa population grossir depuis Goudougoudou et dont la circulation automobile devient un véritable casse-tête de nos jours, surtout pour le transport public. Chacune de ces « stasyon » a sa propre flotte de taxi moto toujours aussi désordonné dans la conduite ; des marchands ambulants avec leurs produits made in china ; son lot d’immondices qui tapissent la rue, occupent les trottoirs, blessent la vue et agressent les odorats ; des haut-parleurs crachant de la publicité à un volume exagéré ; une fourmilière de piétons se frayant un passage à qui mieux autour de cet étrange univers. Bref, un méli mélo qui rend cet espace impraticable et inaccessible par moments.

Considérant que Pétion-Ville est l’une des communes les plus prospères du pays et qu’elle tire un certain prestige de regrouper les grandes maisons commerciales de la zone métropolitaine et tout récemment, des hôtels aux standards internationaux, il s’agit là d’une faute grave nécessitant une action rapide des responsables de la zone. Fort heureusement, cette situation n’est pas sans solution. Une infrastructure pouvant accueillir les différentes lignes de transports publics serait une option à évaluer pour régler la circulation et le mauvais stationnement des tap-tap et des bus dans la commune. Cette gare routière serait accessible par les chauffeurs de tous les circuits précédemment cités et l’espace vide, abritant autrefois le cimetière de Pétion Ville, parait approprié pour accueillir un tel projet.

Une décision qui allait rapporter beaucoup à l’Etat quel que soit l’angle considéré. Une décongestion en termes de trafic, une meilleure circulation pour tous de surcroit. Un meilleur contrôle du trafic public par rapport à la conformité des véhicules à la direction de la circulation et l’OAVCT. La sécurité dans cet espace serait évidemment renforcée et des emplois seraient même créés, tout autant pour sa construction que pour son entretien régulier. A côté de son rôle spécifique, cette gare routière pourrait proposer d’autres services : par exemple un parking privé pour éviter tout remorquage illégal, peut-être un garage ou un grand car wash afin de rassembler dans un même espace tous ces dépanneurs et laveurs de voitures éparpillés ça et là aux environs de la commune. Une contribution périodique serait exigible pour tous ceux exploitant l’espace ; allant à l’utilisation des toilettes en passant par le stationnement des motos pour arriver aux bus et tap-tap. Toutes ces activités engendreraient des rentrées qui serviraient à garder l’espace propre et à payer tous ceux qui y travaillent.

Les grandes entreprises telles que Royal Oasis, Best Western, les restaurants et les supermarchés allaient être les grands bénéficiaires des retombées positives de ce projet. Ce serait un premier pas vers la mise en place d’une structure publique pour le secteur informel de la commune. L’autre défi serait de créer un marché capable d’accueillir quelques centaines de détaillants squattant les rues de la localité. On en finirait avec le lago incessant du chat et de la souris entre la mairie et ces gens et on économiserait des ressources pour élaborer une vraie politique d’assainissement de la ville.

Fernand Charles