Selon un rapport du CEPR (Center for Economic and Policy Research) , il y aurait un manque grave de transparence dans l’utilisation des milliards de dollars d’aide américaine en Haïti. En effet, le rapport intitulé « Rupture de la Boite noire : Augmenter la transparence de l’aide et la redevabilité en Haïti», publié le 1 Avril 2013, conduit par le Chercheur associé au CEPR, Jake Johnston et Monsieur Alexander Main, Chercheur Senior sur la Politique Internationale, analyse l’efficacité de l’aide américaine en Haïti, la manière dont elle est administrée, dans quel mesure elle s’adhère à la réforme « l’USAID vers l’avant» et quelles mesures peuvent être prises pour assurer une prestation plus efficace et transparente.
«Des milliards du fonds de l’aide américaine vers Haïti sont utilisés sans la transparence qui devrait assurer de l’efficacité de son utilisation», précise le co-auteur du rapport, Jake M. Johnston. «La situation en Haïti après le séisme est particulièrement ardue pour de nombreuses personnes mais pour l’USAID, tout a été fait à l’usuel. Peu de précautions ont été prises pour s’assurer que l’argent des contribuables américains fût mieux utilisé en Haïti. »
Le rapport note que les peu nombreux audits et vérifications des programmes de l’USAID en Haïti depuis le tremblement de terre, présentent un « portrait troublant de la manière dont les efforts de secours américains et de reconstruction ont été menées jusqu’à présent ». Les contractants ont embauché beaucoup moins Haïtiens que promis, les entreprises haïtiennes ont été largement exclues, les objectifs n’ont pas été atteints, il y avait une supervision inadéquate des bénéficiaires, et l’USAID n’a pas procédé à des examens internes financiers des contractants.
Le document montre aussi que plus de la moitié des 1,15 milliards de dollars en contrats et subventions accordés depuis le séisme de 2010, sont allés aux 10 premiers bénéficiaires du « Prix Global » de l’USAID, dont la société à but lucratif Chemonics International Inc, le plus grand bénéficiaire des fonds de l’USAID à travers le monde en dehors de la Banque mondiale et de l’ONU. Pendant ce temps, seulement 0,7% des contrats de l’USAID sont allés directement à des entreprises ou des organisations haïtiennes.
Plusieurs recommandations sont formulées dans le rapport sur comment améliorer la transparence et la reddition de comptes autour des fonds de l’aide américaine assujettie à Haïti, ainsi que pour tout financement à venir. Ceci implique notamment ces points : rendre les données disponibles sur les sous-traitants; assurer le respect de la réglementation fédérale et des exigences contractuelles; réduire la dépendance aux grands contrats de longue durée qui favorise les partenaires traditionnels tout en augmentant les contrats directs avec des entités haïtiennes, renforcer la capacité de l’USAID pour effectuer le contrôle et l’évaluation des programmes d’assistance; rendre publique toutes les évaluations; assurer la participation des populations locales, et en rendre accessibles toutes les informations sur les programmes d’aide aux Haïtiens – y compris via traduction en créole haïtien.
Source: http://www.globalresearch.ca/u-s-aid-to-haiti-troubling-lack-of-transparency-effectiveness/5329600