A la publication des résultats du deuxième trimestre d’Apple, hier soir, c’est la désolation. Son titre a perdu 45% en 8 mois. Des résultats qui surprennent et font frémir le secteur entrepreneurial mondial. Apple, il y a pas si longtemps, était la première capitalisation boursière mondiale. Aujourd’hui, elle est la « valeur mal aimée de la Bourse américaine » selon l’Expansion.
L’action cote actuellement un peu plus de 390 dollars à Wall Street, un niveau qui la ramène à celui de décembre 2011, inférieur de 45% à son record de 705 dollars atteint en septembre 2012. Soit une capitalisation de 370 milliards de dollars.
Apple ne serait-elle pas boycottée, se demande-t-on ? Ces chiffres expriment-ils réellement la valeur future de la compagnie ? Serait-on au début de la fin des IPhones, IPads, Ipods, Itunes, Imac et compagnie ? Quels facteurs expliquent cela définitivement ?
Premièrement, le ratio par action d’Apple inquiète. Pendant que le ratio de Microsoft, par exemple, est à 16, celui d’Intel à 11, celui de Google à 23 et celui de Dell (en chute libre) est à 10, l’action d’Apple vaut, aujourd’hui, 9 fois son bénéfice par action. En résumé, les perspectives de bénéfices d’Apple seraient inférieures à celle de la société DELL qui s’apprête à quitter la Bourse, du fait du déclin de son marché principal.
Malgré tout, Apple reste l’entreprise technologique la plus profitable au monde. Selon Bloomberg, « ses bénéfices attendus sont supérieurs à la somme des résultats net de Google et Microsoft réunis ». Certes, une baisse des bénéfices est attendue. Le résultat trimestriel qui sera publié ce mardi est attendu à la baisse pour la première fois depuis dix ans. Les analystes interrogés par Bloomberg l’estiment en diminution de 18% à 9,5 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires en progression de 8% à 42,4 milliards, soit la plus faible croissance enregistrée depuis 2009. « Ceci serait du à l’augmentation des coûts de production et de produits sur lesquels Apple marge moins, comme l’Ipad mini ».
Deuxièmement, la valorisation réelle serait bien moindre, selon les analystes. Apple aurait 137 milliards de cash stocké bien au chaud dans ses caisses et des paradis fiscaux. En ôtant cette somme des 370 milliards de capitalisation l’activité d’Apple ne vaut plus qu’environ 230 milliards.Selon les calculs du site spécialisé, Business Insider, « même si l’activité d’Apple se réduit, la valorisation actuelle revient à considérer qu’Apple emprunte la même destinée que Nokia (la faillite)… ».
Troisièmement, le concurrent Samsung ne démord pas ! En effet, l’iPhone perdrait des parts de marché au profit de Samsung (Galaxy). Les investisseurs se basent sur cette perte pour expliquer la baisse des marges, le manque de visibilité sur les futurs lancements de produits innovants et les prévisions d’Apple elle-même.