Suite à l’accident survenu à l’aéroport International Toussaint Louverture ce dimanche, la compagnie American Airlines a du annuler, ce lundi, tous ses vols entre la capitale haïtienne et les Etats-Unis, en raison de la situation sur la piste de l’aéroport.
De nombreux passagers sont touchés par cette décision. Haïtiens, étrangers, businessmen, particuliers, officiels, tous sont consternés de voir leur vol annulé et leurs affaires retardées.
Que s’est-il passé en fait ? Hier dimanche, peu avant 3 heures, un avion militaire brésilien de la MINUSTAH (le Boeing B707, immatriculé KC-137 effectuant la cinquième rotation du 17ème contingent brésilien, à destination de Manaus au Brésil) a eu un « problème technique » au décollage. Son moteur prit feu et il a du atterrir d’urgence, brisant du même coup son train d’atterrissage.
L’accident n’a pas causé de pertes en vies humaines ou de blessés. Les pompiers de l’aéroport sont vite arrivés sur place, ont éteint le feu et ont aidé à l’évacuation des 131 soldats brésiliens à bord et des 12 membres d’équipage. Mais une partie de la piste reste encore bloquée, empêchant atterrissages et envols de ce côté. « L’aéroport est ouvert, le trafic est autorisé, mais nous n’utiliserons qu’une partie de la piste », a indiqué à HPN un responsable de l’aéroport.
Malgré cela, des avions commerciaux n’ont pas décollé. C’est le cas d’American Airlines qui a demandé à ses vols vers Haïti d’atterrir en terre voisine. Néanmoins, les petits avions assurant le trajet Port-au-Prince à la République Dominicaine, continuent à voler.
Des rénovations ont eu lieu pour rendre plus « International » l’aéroport mais toujours est-il que certains problèmes ne semblent pas avoir été pris en compte. On ne peut certes pas éviter un accident mais il faut envisager des plans de contingence qui permettraient aux autorités aéroportuaires de gérer des situations difficiles et graves comme celles ci.
C’est le principe même du management moderne : « évoluer avec le contexte ». Dans le cas présent, environ une quinzaine de vols ont du être annulés et des lots de passagers restaient sur leur soif d’informations et de réaction des autorités. Ce qu’il ne digère ce n’est pas l’accident survenu, mais plutôt cette lenteur et l’absence de communication au niveau de la gestion de la situation.
D’un autre côté, il faut voir au delà du moment présent et comprendre que la paralysie du transport aérien peut causer de nombreux torts à l’économie nationale et au pays tout entier. On imagine déjà notre niveau de compétitivité baissé alors qu’on incite les étrangers à venir en Haiti. Le public n’est meme pas rassuré vu qu’aucune note ou aucune communication est disponible sur le sujet jusqu’à présent.
Le transport, depuis les dernières décennies, a tellement pris une place considérable dans la croissance économique que des présidents de pays développés comme Sarkozy ont du lutter pour éviter, par tous les moyens, des grèves dans les secteurs du transport terrestres (surtout ferroviaires), maritimes et aériens.
Cet accident nous pousse à réclamer que des plans de contingences soient vite définis pour le secteur du transport public en général, surtout le transport aérien. Il nous faut établir des plans préventifs, prédictifs et réactifs pour ce genre de situation. Des plans qui présentent une structure stratégique et opérative qui aide à contrôler une situation d’urgence et à minimiser ses conséquences négatives.