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Que se passe-t-il avec la gourde ?

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Depuis quelques jours, c’est la panique née du constat que la gourde perd de plus en plus de terrain face au dollar. En effet, selon les tableaux de la Banque de la République d’Haïti, la gourde a commencé à se déprécier face au dollar, à partir du mois de Janvier de cette année, après une certaine constance sur la période 2011-2012, malgré les intempéries.

Entre Octobre 2011 et Janvier 2012, le taux de change variait entre 40 et 41 gourdes pour 1 dollar, pour enfin se stabiliser à 41.5 gourdes en moyenne, jusqu’à Avril 2012. Puis, il gravit entre 41.7 et 42 gourdes pendant la saison cyclonique, pour finir la période, en Septembre 2012, à 42.32 gourdes. (Source : http://www.brh.net/1112.pdf)

Pour la nouvelle période, 2012-2013, la courbe allait s’accentuer. De 42.33 gourdes pour 1 dollar (le 1er Octobre), le taux passa 42.57 gourdes (fin Novembre), 42.60 gourdes (Au 21 Décembre), 42.76 gourdes (Au 30 Janvier 2013), 42.91 gourdes (Au 27 février 2013), 43.02 gourdes (Au 28 Mars), pour finalement atteindre 43.35 gourdes (au 30 Avril). (Source : http://www.brh.net/1213.pdf)

Malgré tout la BRH, temporise et veut clamer les esprits. Monsieur Charles Castel, Gouverneur de l’institution, déclare dans un point de presse, hier jeudi au siège social de la Banque Centrale que « Les variables fondamentales sont au beau fixe et l’économie marche très bien du point de vue de la stabilité macroéconomique. L’inflation en glissement annuel pour le mois d’avril se chiffre à 7,3%; le déficit public se chiffre à 2,6 milliards de gourdes (moins de 1% du PIB) ».

Il reconnaît, toutefois, que sur le marché des changes, on observe depuis quelques semaines une situation de surchauffe où la gourde est en train de perdre des points par rapport au dollar. Mais l’instance qu’il dirige ne va pas croiser les bras. Selon lui, les bons BRH, les réserves obligatoires et des interventions directes sur le marché sont les principaux outils dont dispose la BRH pour rétablir l’équilibre entre la gourde et le dollar.

La BRH a envisagé, de ce fait, de recourir à ses réserves obligatoires où elle a puisé un montant de 15 millions de dollars qui ont été injectés sur le marché haïtien dans le courant de cette semaine. Selon Monsieur Castel, « la Banque centrale a aujourd’hui assez de moyens pour intervenir et relativement stabiliser le change », Forte d’une réserve brute de 2 milliards et de 1,2 milliard de réserve nette.

Il affirme aussi que parmi l’une des autres sources d’inquiétude, le déficit de 2,6 milliards de gourdes, valeur qui correspond à moins de 1% du PIB, n’est pas de nature à créer des déséquilibres ni des perturbations indésirables sur le marché. Au contraire, il y aurait d’autres données plus rassurantes à divulguer. Par exemple, la balance commerciale qui s’équilibre mieux vu que les importations ont baissé  de 1% alors que les exportations ont augmenté de 19%. Même les transferts de la diaspora, en dépit de la crise économique internationale, ont également augmenté de 8%.