Sans politique adéquate, une crise de logement s’annonce

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Plus de trois ans après le séisme, environ 320.000 Haïtiens ayant perdu leurs maisons vivent toujours dans 385 camps aux alentours de Port-au-Prince selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une organisation intergouvernementale basée à Genève .

Mais la pénurie de logements dans la capitale était un problème grave avant même que le séisme ne frappe; 70% de la population vivait dans des bidonvilles ou des endroits inappropriés. «Les chiffres accablants sur les logements inadéquats et surpeuplées, manquant de services de base et exposé aux catastrophes naturelles sont la preuve visible d’un système d’habitat dysfonctionnel», a souligné le rapport. Il a noté que la demande de logements neufs continue d’augmenter au fur et à mesure. La population totale d’Haïti devrait doubler au cours des 40 prochaines années pour se situer entre 10 à 18 millions d’habitants. La plus grande ville, Port-au-Prince, a environ 2 millions d’habitants, et devrait atteindre six millions d’ici 2030.

Malgré cette demande croissante, peu de nouvelles maison sont construites dans les normes à travers Port-au-Prince.

« Des modèles positifs de solutions pour l’habitat sont rares. L’accent a été mis sur la construction de structures physiques plutôt que la mise en place d’une politique qui stimulerait la création de logements durables et l’investissement privé dans le secteur « , fait savoir le rapport. Près de 70 pour cent de la population haitienne vit avec moins de 2 dollars par jour. Peu d’haïtiens sont éligibles pour les prêts de logements parce qu’ils n’ont tout simplement pas les moyens de rembourser. « Les familles n’ont toujours pas la capacité de payer pour le logement et sont incapables d’emprunter pour financer le logement, ce qui les laisse vivre dans des abris inadéquats» lit-on.

Le secteur du logement a été durement touchée par le séisme de 2010, avec des pertes et des dommages totalisant 3 milliards de dollars et la demande de logements est passé de 300.000 à 500.000 maisons après le séisme déclare Oxfam dans son rapport de mai. Les efforts pour construire de nouveaux logements ont été entravés par la faiblesse de leadership des institutions, la mauvaise coordination, le manque de fonds pour les entreprises privées du secteur de la construction, les problèmes fonciers, et le manque de contrôle des propriétés appartenant à l’Etat.

« La situation du logement en Haïti est catastrophique. Le besoin de changement est urgent et l’ampleur du changement nécessaire est énorme.  » cite le rapport de l’Oxfam. « Agissez comme si Haïti a une crise nationale, parce qu’elle fait. Plus personne ne peut prétendre que la perturbation dans les villes d’Haïti est tout simplement une suite du tremblement de terre « , at-il ajouté.

Le gouvernement devrait créer un ministère du logement avec une politique nationale pour faire face à la grave pénurie de logements abordables, selon le rapport, qui désigne la capitale haïtienne Port-au-Prince comme l’endroit où la crise du logement est la plus aiguë. De nombreux ministères et organismes gouvernementaux sont impliqués dans le secteur du logement en Haïti mais à cause d’une manque de coordination, il devient difficile de mettre en œuvre la construction de nouvelles maisons, de délivrer des permis de construction et de trier les titres fonciers. Cela crée un climat d’affaires rebutant pour les investisseurs privés locaux ainsi qu’étrangers, fait remarquer le rapport de Oxfam.