Expo Lakay a fait ses premiers pas

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Il est un peu plus de 10 h quand des vendeurs, des producteurs, des artisans s’installent derrière des tables et près des murs garnis de marchandises les unes aussi tentantes que les autres. L’ensemble conspire un décor. Ca m’a tout l’air d’une foire, une exposition je dirais. Nous sommes le  samedi 24 Aout, dans les jardins du Royal Oasis ; il s’agit de « Expo Lakay ». Cette foire tant attendue depuis le début du mois d’aout qui nous est apportée par « J’Organise ».

Un milieu extérieur, une atmosphère décontractée, une brise de décibels provenant d’un répertoire de chansons haïtiennes, en majorité des textes engagés. Le fonds musical est à la hauteur de l’événement. La production nationale était au rendez-vous. Avec une affluence timide le premier jour, un peu plus encourageante le lendemain, cette initiative  de J’Organise s’ajoute à une panoplie d’autres qui s’évertuent à propulser la culture haïtienne et la production nationale par l’artisanat, les arts et les talents divers. Et à l’instar de beaucoup d’entre eux, le public n’a pas montré de fougue. Peut être à cause de la xénophilie. J’allais dire manque de solidarité. Malgré tout, les exposants étaient on ne peut plus motivés si l’on considère la fréquence des exposés qu’ils font aux visiteurs qui s’approchent de leur table ou qui, à distance, posent les yeux sur leurs articles. Surtout que ces derniers ne remercient toujours par le geste magique : le débours. Bon ! L’artisan et l’entreprise gagnent à être connus ; et le visiteur apprend des choses et devient un client potentiel. Ceci dit l’originalité, la beauté ou l’éclat de certains articles restent difficiles à contester. On dirait le fruit d’un travail acharné. Il  n’y a pas de doutes, nous avons des artisans et des producteurs inspirés.

Parmi les exposants, on identifiait des botanistes, des peintres, des céramistes, des confectionneurs de bijoux, de sandale et de sacs avec des matériaux divers, des entreprises de soins capillaires, un producteur de boissons légères (crémas et liqueurs), une entreprises de lotions pour massages et pour soins de la peau et même une entreprise de production sanitaire en marbre.

Ces entrepreneurs ont pour la plupart apprécié et profité de l’événement. Quelques uns étaient des entreprises récentes et participaient pour la toute première fois à une foire. La proximité avec les autres artisans, la commodité de l’endroit, l’ambiance de la foire et le service de l’hôtel leur a plu. « Nous aurions préféré un plus grand public » se plaignent certains. Interrogés sur le sujet, beaucoup disent comprendre le manque d’affluence vu que l’initiative est jeune. D’autres pensent que cela aurait été mieux s’il y avait eu plus de publicité et de communication autour de la foire. « Ce n’était pas mal, j’ai vendu de mes produits, j’ai fait des rencontres et je trouve le cadre très convivial. Mais une petite pancarte à l’entrée, aurait fait beaucoup de différences » déclare Yveka St-Hubert, PDG de Akvy Naturelle, une entreprise de soins capillaires.  Quant à Djunelle Isidor, manager de J’Organise, ses efforts n’auront pas été vains, selon elle. Elle nous dit : « Le public n’a pas répondu à la hauteur de mes attentes mais l’écart avec la réalité n’est pas si grand. Sans grands sponsors et sans supports financiers, j’ai fait tout ce qui m’était possible pour donner de la visibilité à l’événement. »

Toutefois, l’ensemble des artisans affirme que l’événement leur a été profitable et remercie J’Organise pour cette opportunité. Nous avons vu des artisans partir le sourire aux lèvres. Peut être un signe que les affaires ont été bonnes. D’autres, en dépit de revenus symboliques, attendent déjà une prochaine Expo Lakay. « Je serais prêt à revenir demain, si c’était possible » affirme Françoise Valles, PDG de Sarafay, une entreprise produisant des boissons légères. Toutefois, ils s’attendent tous à un peu plus d’effort  de communication et de médiatisation de la prochaine édition.

Expo Lakay, 1ere édition n’a pas attiré une grande foule, mais n’aura pas été un échec non plus. Il y a certes place à l’amélioration. J’Organise promet déjà mieux et travaille même  sur une édition aux Antilles. Nous lui souhaitons déjà Bon succès

Propos recueillis par Michèle Desruisseaux, Raoul Amisial et Steeve Bazile