STARTUP WEEKEND était dans nos murs

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Les 22, 23 et 24 février 2013, l’Université Quisqueya  a été le siège d’un événement sans précédent de renommée internationale : Startup Weekend. Dans le milieu des affaires, le terme startup signifie « entreprise en phase de démarrage » et l’idée c’est d’offrir à des entrepreneurs en herbe une occasion de vérifier la viabilité de leurs idées de projet. En 54 heures, ils vont avoir la grande opportunité de présenter leurs idées, de les travailler en équipes, de les peaufiner grâce à des coachs qui supervisent les groupes de travail et au final un jury trié sur le volet va sanctionner chaque projet. A noter que le staff constituant les coachs et les juges regroupent des entrepreneurs réussis, des formateurs, de hauts représentants du monde l’entreprise ; cela va sans dire que durant ce weekend des personnalités telles que Esther GUILLAUME de la FORMATEL, Ernso JEAN LOUIS de Servitech Electronic Service, Lionel FLEURISTIN de KNFP, Maguy DURCE qui se passe de présentation et tant d’autres figures du monde des affaires ont comme tous les participants foulé le sol de l’université.

Pour nous gratifier de ce grand événement la Mercy Corps a du s’associer à la World Vision et d’autres partenaires afin que ces 3 jours gardent le standard des autres Startup Weekend organisés à travers le monde. Doudly Elius, membre organisateur de l’événement, en charge de la communication, marketing (Relations Publiques), représentant de la Mercy Corps a dû, durant les semaines précédentes le jour-J, assurer la promotion de l’événement à travers les réseaux sociaux, dans les enceintes des facultés et des écoles professionnelles de la capitale. Selon ce dernier, ils ont reçu exactement 265 demandes de participations via leur page web. Au final, ils étaient 65 à être retenus pour occuper le dernier étage du bâtiment E du campus, lieu de déroulement de Startup Weekend PAP. Jeunes des 2 sexes, étudiants ou professionnels, jeunes entrepreneurs ou techniciens les critères de sélection étaient les même pour tous : situation professionnelle, motivation, niveau d’éducation et niveau de compétences : des informations trouvées dans le formulaire rempli par chaque postulant sur le site internet de l’événement.

Pour citer cette même source, la Mercy Corps, la World Vision et la PADF ont du mobiliser US5,500.00 pour pouvoir rendre possible cette initiative. Un montant qui serait insuffisant si l’Université Quisqueya n’avait pas mis son espace et d’autres ressources à leur disposition. Travaillant d’arrache pieds dès la formation des équipes, dimanche dans la soirée, trois équipes ont été gratifiées grâce à la pertinence de leur projet. Cependant, contrairement à certaines autres initiatives de ce genre les primes n’étaient pas des chèques, mais plutôt des séances de formation toujours dans le domaine de l’entreprenariat, parce que, selon la Mercy Corps, 2.5 jours ne suffisent pas vraiment pour monter correctement une idée de projet de encore moins bénéficier d’un prêt auprès d’une IMF, et aussi « Offrir des récompenses financières non immédiatement aux équipes permettent de voir que chaque membre des équipes est vraiment engagé à développer une entreprise à long terme,  et aussi cela permet d’enlever ceux qui ne cherchent qu’un gain financier à court terme. » Car l’organisation est là pour aider les gens à transformer les crises auxquelles ils sont confrontés en des opportunités qu’ils méritent et encouragent les nouvelles approches et l’innovation dans son travail d’où leur soutient total à la réalisation d’un weekend exclusivement entrepreneurial. Startup Weekend est une approche où l’on fournit aux participants les ressources nécessaires pour créer leur propre entreprise qui sera la source de création d’emplois et de revenus pour les jeunes haïtiens.

 

Le Staff de Startup Weekend avait aussi son mot à dire sur cet événement et de ce fait, Marc Antoine Baril, facilitateur des éditions de Startup Weekend a répondu comme suit à nos questions :

Rapidement présentez-nous l’idée de Startup Weekend et ses spécificités ?

La manière la plus simple de résumer Startup Weekend est le slogan : NO TALK, ALL ACTION! En 2007, les fondateurs de Startup Weekend ont entrepris à Boulder, Colorado, de créer des événements pour faciliter les entrepreneurs à se rencontrer, et à inciter ceux-ci à partager des idées et à bâtir des projets ensembles.  En 54 heures, des participants présentent des idées d’entreprises, votent pour leurs favorites, forment des équipes, travaillent sur des prototypes et sur des plans d’affaires, côtoient des entraîneurs chevronnés et présentent leurs projets finaux devant des juges de toutes les sphères du monde des affaires.

 Weekend Startup a choisi Haïti ou  avez-vous été invité ?

Le processus d’attribution des Startup Weekend fonctionne comme suit : des gens intéressés à organiser Startup Weekend dans une ville précise peuvent contacter l’organisation mère qui est aujourd’hui à Seattle. Si aucune autorisation d’organisation de l’événement n’a été attribuée pour la ville en question, les gens en question peuvent donc prendre l’organisation de l’événement. Pour s’assurer que les standards de Startup Weekend soient respectés et pour épauler l’équipe organisatrice, des facilitateurs accrédités volontaires tout autour du monde sont assignés aux différents événements, ce qui assure une certaine homogénéité dans les événements.

 Weekend startup PAP est-il différent des autres organisés a travers le monde ?

  • En termes de participants (quantité et âge moyen)

En ce qui traite de la grosseur de l’événement et l’âge moyen, tout d’abord, pour l’âge, je dirais que dans la plupart des Startup Weekend que j’ai suivis, l’âge moyen est d’environ 25-28 ans. Donc le Startup Weekend Port-au-Prince était relativement dans la normale par rapport aux différents Startup Weekend.

Pour la grosseur en termes de nombre de participants, le Startup Weekend Port-au-Prince était peut-être juste un peu en-dessous de la moyenne mondiale. Généralement, les Startups Weekend on entre 40 et 100 participants. Il y a quelques événements un peu plus gros, comme ceux de Montréal (125 participants) et Toronto (avec 200 participants, l’un des plus gros au monde). Mais de façon personnelle, les gros événements, comme les petits, ont chacun leurs points forts. Les événements plus petits sont bien parce que tout le monde finit par se connaître, et les équipes et les entraîneurs collaborent mieux entre eux.

–          Et sur une échelle de 1 à 10 comment a été l’accueil ?

L’accueil de Startup Weekend au sein de la population a été mieux qu’espérée. Les gens étaient enthousiastes face à Startup Weekend, et l’équipe organisatrice a eu plus d’inscriptions que de places disponibles. En tant que facilitateur, j’ai trouvé l’organisation très structurée, et les participants qui ont travaillé tout le weekend étaient non seulement intéressés de créer une entreprise, mais ils avaient une soif d’apprendre également.

 

A lire sur votre page web les participants doivent payer pour prendre part à une telle activité, mais en Haïti c’était gratuit, pourquoi ?

Tout dépend de la réputation et l’environnement, les Startup Weekend recommandent aux organisateurs de fixer le prix selon la région. Pour une première édition à Port-au-Prince, les organisateurs n’avaient pas vraiment d’idée sur l’accueil que l’événement aurait parmi la population, et ne pouvaient pas estimer la popularité de l’événement non plus. Nous avons donc préféré de mettre l’entrée gratuite pour les participants. Ainsi, ils ont pu avoir un nombre d’inscriptions plus que suffisant et ont pu sélectionner des participants avec des formations et des expériences complémentaires.

 Est-ce que les organisateurs vont mesurer l’impact de leurs activités sur les participants ?

L’équipe organisatrice et la mission de Startup Weekend est tout d’abord de mettre en relation des entrepreneurs, des entraîneurs et des juges ensembles. Les équipes sont ensuite autonomes d’avancer par elles-mêmes. Toutefois, avec les prix remis aux équipes gagnantes et le sondage qui est envoyé aux équipes dans les jours suivants l’événement, l’équipe organisatrice a la chance de suivre le cheminement des équipes et voir lesquelles continuent dans leur progression.

 Est-ce que Startup Weekend va se limiter à l’organisation à l’organisation d’un séminaire une fois par an en Haïti, ou encore est-ce le dernier ?

Cela dépend des équipes organisatrices qui seront prêtes à mettre de nombreuses heures pour planifier l’événement, on ne peut pas confirmer encore s’il y aura d’autres événements. Ce que l’on peut confirmer par contre, c’est que plusieurs participants sont déjà intéressés à participer à nouveau, et l’équipe organisatrice est prête à assister activement à améliorer le principe de Startup Weekend pour les prochaines éditions, ce qui représente un des plus beaux commentaires en tant qu’organisateurs d’événements selon moi.

 Compte tenu des contraintes observées dans le milieu des affaires pour la création d’entreprise quels sont les arguments avances par les entraineurs pour inciter les participants à lancer leur propre startup ?

Les commentaires des entraîneurs, peu importe les conditions et les contraintes des différents pays, sont très souvent similaires et se limitent à ces quelques mots : travail, persévérance, et passion. Les entrepreneurs à succès sont ceux qui n’ont jamais craint de foncer, de frapper aux portes des collaborateurs potentiels, et qui n’ont jamais perdu foi en leur projet. Les contraintes filtrent les grands entrepreneurs des autres. Il faut savoir persévérer, et apprendre des échecs pour éviter qu’ils se répètent à l’avenir.

Combien d’entreprises naissent effectivement a partir de startup weekend, l’organisation lui donne t elle une assistance âpres sa création ?

Au niveau global, Startup Weekend a compilé comme statistiques qu’entre 10 et 15 % des équipes formées lors d’un Startup Weekend poursuivent leurs activités 1 an après l’événement. Donc pour Startup Weekend Port-au-Prince, si 1 ou 2 équipes poursuivent, ce serait excellent. Et si l’activité avait donné l’envie à qu’un seul participant de se lancer en affaires, que ce soit dans l’entreprise créée lors du weekend ou dans un autre projet, l’initiative aurait déjà été un succès selon nous.

Un dernier mot ?

Les entreprises créées à travers le monde sont très différentes selon l’environnement dans lequel elles se retrouvent. Mais peu importe l’environnement dans lequel on se retrouve, il y a une phrase que j’aime retenir : « Là ou la plupart des gens voit un problème, un entrepreneur y voit une opportunité ». Trouvez des besoins, et comblez-les de manière innovatrice. C’est la marque des grands entrepreneurs!

 

Fernand Charles