À l’initiative du Groupe de Travail pour Haïti de FIU (Florida International University), un groupe de chefs d’entreprises haïtiens ont accueilli, en Haïti, dix (10) de leurs homologues dominicains, le jeudi 3 Octobre 2013, en vue de poursuivre le dialogue entamé à Miami, le mois dernier, autour de thèmes économiques et commerciaux d’importance. Ils ont convenu d’institutionnaliser leur initiative à travers un espace de dialogue permanent dénommé Kiskeya/Quisqueya CEO Summit afin de discuter des sujets économiques les concernant, et le cas échéant, d’émettre des recommandations à leurs gouvernements respectifs.
Des représentants des principales institutions financières multilatérales telles que la BID et l’IFC de la Banque Mondiale ont participé à cette rencontre en qualité d’observateurs, aux cotés de hauts représentants et de bailleurs de fonds bilatéraux. Ces chefs d’entreprises prévoient de se rencontrer à nouveau, en Novembre, en République dominicaine, dans le but de poursuivre les discussions autour des problèmes identifiés à l’issue de leurs rencontres à Miami et à Port-au-Prince.
Ces hommes d’affaires en ont profité pour faire suite aux fructueuses discussions et à l’agenda de travail défini lors de la première rencontre tenue à Miami, notamment sur les points portant sur la réalisation d’une étude relative aux flux commerciaux entre les deux pays et l’identification des obstacles qui, jusqu’à présent, paralysent la réciprocité des échanges et la recherche de solutions tangibles.
Cet espace de dialogue représente un mécanisme idéal pour poursuivre les discussions de manière sincère autour des thèmes commerciaux affectant le climat des affaires des deux pays, ont affirmé les représentants des deux parties qui entendent œuvrer pour convaincre leurs gouvernements à s’engager pour faciliter des actions concrètes visant à adresser ces difficultés. Déjà, plusieurs projets devant générer des milliers d’emplois et des investissements conjoints substantiels ont été adoptés.
Aussi, les chefs d’entreprises du coté haïtien, ont insisté auprès de leurs homologues dominicains afin qu’ils transmettent leurs préoccupations au gouvernement dominicain, notamment, en ce qui a trait aux effets négatifs de la décision rendue par la Cour Constitutionnelle Dominicaine, privant de leur nationalité plus de 300 mille dominicains d’origine haïtienne.
Les dominicains, pour leur part, ont exprimé leurs inquiétudes relatives au maintien de l’interdiction d’importation de certains produits dominicains sur le territoire haïtien. Les participants se sont accordés sur le fait que tout type d’interdiction unilatérale porte préjudice à la confiance et au climat des affaires et ont suggéré que les deux gouvernements mettent en place des mécanismes de consultation avec les acteurs du secteur privé avant de lancer toute mesure unilatérale de ce genre à l’avenir
Les chefs d’entreprises des deux pays ont également considéré que la commission mixte bilatérale haïtiano-dominicaine constitue un espace de dialogue institutionnel viable pour la résolution de ce type de différends. Cette commission fut créée dans les années 90 pour débattre de thèmes bilatéraux entre les deux gouvernements. Tandis que le sommet des chefs d’entreprises, ont-ils affirmé, est un espace de dialogue idéal pour l’identification d’opportunités d’affaires pour les investisseurs des deux pays.
