La Francophonie en chiffres : L’espace francophone est composé de pays ayant comme langue officielle le français et mais aussi de pays dont au moins 20% de la population parle cette langue. Considérée sous cet angle, la francophonie économique représente une trentaine de pays, soit environ 6,5% de la population mondiale. C’est aussi mondialement 8% du PIB et 12% des exportations, 11% des terres agricoles, 6% des réserves de ressources énergétiques et 14% des investissements directs étrangers (IDE) . Par conséquent, l’espace francophone constitue un ensemble économique substantiel avec des potentialités d’expansion importante. La francophonie se caractérise également par une croissance démographique telle que ses membres passeront à plus de 8% de la population mondiale d’ici 2050. Le dynamisme démographique de l’espace francophone (qui se situe en grande partie en Afrique) se traduit par des performances économiques favorables.
Selon des études de la Banque Mondiale en 2016, l’Afrique francophone subsaharienne a enregistré les meilleures performances économiques du continent. Cet espace a enregistré une progression annuelle moyenne de 5,1 % sur la période 2012-2015, contre 3,7 % pour l’Afrique anglophone subsaharienne. La plupart des pays francophones étant également des pays en développement, les investissements directs étrangers y jouent un rôle important en raison de leurs effets d’entraînement sur la croissance. Les IDE sont favorables à l’économie des pays, à travers, notamment l’apport de flux financiers, la mise en concurrence avec un effet bénéfique sur la compétitivité sur le marché local, la création d’emplois et l’amélioration de la connaissance. Et la liste n’est pas exhaustive !
La francophonie est un puissant relais de développement durable en raison des liens commerciaux privilégiés entre pays.
Faible niveau des flux IDE dans l’espace francophone
En dépit du potentiel économique considérable de l’espace francophone en termes de marchés, la francophonie peine néanmoins à attirer les IDE, surtout en Afrique. Plusieurs contraintes sont à l’origine de la faiblesse des IDE dans l’espace francophone, particulièrement en Afrique subsaharienne.
L’inadéquation du capital humain avec les besoins des entreprises alors que la qualité du capital humain constitue un préalable important pour la création de richesse, les candidats à l’emploi francophones sont souvent peu préparés et pas toujours au niveau des exigences de l’entreprise. Ceci est lié surtout à la qualité de l’enseignement local. Le taux d’alphabétisation étant inférieur à 50% dans la plupart des pays francophones, les gouvernements peinent toujours à investir correctement dans l’éducation.
L’instabilité politique et la dégradation des conditions sécuritaires, notamment dans les pays du Sahel contribuent à la fuite des capitaux et au renchérissement des coûts de production des matières premières.
Recommandations pour booster les IDE dans l’espace francophone :
Adoption de mesures visant à améliorer l’environnement des affaires.
- Les Etats devraient adopter des mesures d’amélioration de l’environnement des affaires à travers l’adoption de mesures réglementaires et juridiques, notamment la mise en place de politiques adéquates ainsi que l’adoption de réformes visant à ouvrir l’économie à l’international à travers la libéralisation du commerce, la promotion de l’export et les privatisations.
- La réduction des coûts et la durée de création des entreprises (par exemple, la mise en place d’un guichet unique de création d’entreprises), l’allègement des procédures de création des entreprises, d’obtention des permis de travail et de prêts bancaires constituent également des mesures pouvant favoriser l’entrée des IDE.
- Le renforcement du cadre juridique et légal à travers notamment la modernisation des institutions juridiques, notamment le code de l’investissement, l’adoption de lois protégeant les investisseurs, le règlement des problèmes d’insolvabilité et d’exécution des contrats de même que la lutte contre la corruption.
Faire appel à la diaspora : La diaspora a un véritable rôle à jouer pour booster les IDE. Grâce à l’expérience internationale de ses membres, elle peut contribuer à l’innovation, la croissance de la production et le développement du pays d’origine.
Sur le plan économique, une stabilité des agrégats économiques, avec un niveau adéquat du PIB sont cruciaux dans l’attraction des IDE. Ce qui sous-entend que les pays devraient avoir un niveau de développement économique minimum avec les infrastructures nécessaires.
Investir dans la jeunesse à travers la mise en place d’incubateurs pour accompagner les jeunes entrepreneurs de l’espace francophone en vue d’attirer les IDE.
La libéralisation du secteur de la téléphonie mobile pour un climat d’affaires plus performant, favoriserait la concurrence et de réduirait les coûts de communication.
Enfin, l’accompagnement stratégique de l’Organisation Internationale de la francophonie (OIF) pourrait constituer un atout en facilitant l’opérationnalisation de la stratégie économique pour la francophonie adoptée lors du Sommet de Dakar en 2014. Ceci permettrait de diversifier et d’accroître les opportunités d’affaires par des alliances industrielles et commerciales requises pour la transformation structurelle des économies de l’espace francophone.
